La santé mentale
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) considère depuis toujours que le bien-être mental entre à part entière dans la définition de la santé en général. En effet, l’OMS définit la santé comme suit : « un état de complet bien-être physique, mental et social, qui ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. » (Association canadienne pour la santé mentale).
L’OMS va plus loin et dans une vision inclusive et globale affirme qu’ « il n’y a pas de santé sans santé mentale »
Tout le monde a une santé mentale qui évolue tout au long de la vie, y compris les personnes ayant des troubles psychiques. Ici le concept de santé mentale inclut les troubles psychiques et la psychiatrie.
Les troubles psychiques sont les affections qui vont altérer l’état de santé mentale. Ils peuvent prendre des formes et des expressions très différentes. Ils apparaissent à une période particulière de la vie et peuvent s’installer dans la durée. Les plus répandus sont :
- Les troubles de l’humeur : dépression, trouble bipolaire
- Les troubles anxieux
- Les troubles obsessionnels compulsifs
- Les addictions
- Les troubles du comportement alimentaire
- Les troubles psychotiques
- La schizophrénie
Les « troubles psy » ont un impact sur la vie sociale mais également sur la vie professionnelle de la personne concernée appelée « usager » ou « usagère » des services de santé mentale s’ils bénéficient de soins dans le cas d’un trouble avéré.
La santé mentale
La santé mentale est définie comme un état de bien-être dans lequel une personne peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et contribuer à la vie de sa communauté.
L’état de santé mentale évolue entre un pôle positif et un pôle négatif. Le pôle positif est lié à des émotions telles que la joie, la satisfaction, le sentiment d’utilité et de bien-être. Il se définit également par la capacité des individus à faire face aux obstacles, traverser et surmonter les « tempêtes émotionnelles » que nous sommes tous amenés à rencontrer au cours de la vie (deuil, perte d’un emploi, déception amicale…) Le pôle négatif recouvre les périodes de fragilité psychologiques, les troubles psychiques jusqu’au handicap psychique.
L’équilibre entre ces deux pôles définit l’état de santé mental de la personne. Il dépend de plusieurs facteurs allant des traits de personnalité aux capacités de résilience en passant par l’environnement familial, le contexte social, etc.
Qu’est-ce qu’un trouble psychique ?
Les maladies mentales, troubles psychiatriques ou troubles psychiques sont différentes appellations (communément regroupées sous le terme « folie ») employées pour désigner un ensemble d’affections touchant l’esprit.
Les troubles psys ne sont pas une déficience intellectuelle. Ces maladies, dont les troubles peuvent être stabilisés, sont invalidantes pour la personne et peuvent générer un véritable handicap, reconnu en France depuis quelques années sous le nom de Handicap Psychique.
En France, on estime qu’entre un dixième et un cinquième de la population risque d’être atteint par un trouble psychique à un moment quelconque de la vie.
En d’autres termes, la santé mentale est l’affaire de tous.
Rétablissement en santé mentale
Il n’existe pas de définition unique du rétablissement en santé mentale. Il s’agit d’un processus individuel mais aussi collectif, au long cours. C’est l’idée selon laquelle chacun, avec l’aide des autres, peut agir et de faire ce qu’il faut pour continuer à aller bien en d’autres termes, devenir « auteur » de sa vie pour la rendre intéressante et riche de sens.
“ L’objectif ultime de l’expérience de rétablissement n’est pas nécessairement de retrouver la santé en terme de rémission de symptômes. Il s’agit plutôt pour une personne, de parvenir à l’utilisation optimale de ses ressources personnelles et environnementales afin d’atteindre un état de bien être et d’équilibre dans les conditions de vie qu’elle même aura choisies”.
Shery Mead & Mary Ellen Copeland
Le rétablissement consiste en l’amélioration de sa qualité de vie et l’augmentation de son pouvoir d’agir, en surmontant les conséquences de la maladie et ses répercussions psychosociales. Au niveau collectif, le concept de rétablissement qui émerge depuis 2012 en France s’apparente aux bonnes pratiques en santé mentale qui viennent moderniser le système de santé.
Se rétablir n’est pas synonyme de guérir qui est une vision purement médicale des troubles. Selon ses besoins, la personne rétablie d’un trouble psychique peut continuer à bénéficier de soins tels qu’une psychothérapie, à prendre un ou des médicaments.
En cours de rétablissement, la personne connaît des hauts et des bas. Les « rechutes » font partie du processus de rétablissement (et l’on ne rechute jamais vraiment au même endroit.)
L’approche rétablissement vise à cultiver la capacité de la personne à faire preuve d’espoir, de créativité, de sollicitude, de compassion, de réalisme et de résilience.
Être une « experte du vécu » c’est incarner l’espoir et avoir la capacité d’appréhender différemment la pathologie puisqu’il a m’a moi-même fallu vivre et faire le « deuil » de la maladie dont la fonction de « protection » est souvent plus difficile à saisir des autres intervenants (soignants
Cette relation singulière à pour objectif spécifique de susciter l’idée qu’une vie meilleure est possible. Elle permet de soutenir la motivation, engager et favoriser le rétablissement jusqu’à la rémission partielle ou totale du trouble.
Mieux comprendre les Troubles Alimentaires
Les Troubles des Conduites Alimentaires (TCA) sont des pathologies « frontières » et en tous cas multifactorielles. Les plus connus d’entre eux sont l’anorexie mentale, la boulimie nerveuse et l’hyperphagie boulimique. Il en existe beaucoup d’autres dits « troubles atypiques » et qui sont très répandus dans la population générale et encore fréquemment mal dépistés.
Ces troubles peuvent être extrêmement graves et il convient d’en parler au moins avec son médecin et de se faire aider par des professionnels formés.
Qu’est-ce qu’un Trouble du Comportement Alimentaire ?
Les troubles alimentaire (TCA) désignent des regroupements de symptômes précis appelés : anorexie mentale restrictive ou avec boulimie/vomissements, boulimie, hyperphagie boulimique.
Les critères varient selon la classification choisie (CIM-10 ou DSM-V) mais l’on retiendra que :
L’anorexie mentale est associée à un IMC faible, avec un refus de maintenir un poids normal et une absence de règles (aménorrhée, de plus en plus rare avec l’usage des pilules contraceptives).
Il existe deux types d’anorexie mentale : restrictive pure et celle avec des crises de boulimie combinée à et des stratégies pour contrôler le poids après les crises.
La boulimie est définie par des crises survenant plus de 2 fois par semaine avec un poids normal, acquis par des stratégies de contrôle du poids souvent dangereuses.
L’hyperphagie boulimique est définie par la présence de crises de boulimie sans contrôle du poids, avec surpoids ou obésité.
En réalité, il existe de nombreux désordres alimentaires qui ne rentrent pas exactement dans ces définitions et qui pourtant font souffrir des personnes. On les appelle les troubles du comportement alimentaire non spécifiques ou EDNOS (eating disorders non otherwise specified).
On a également remarqué en suivant le parcours de personnes souffrant d’un trouble alimentaire qu’au cours d’une vie, elles peuvent développer plusieurs troubles : obésité puis régimes restrictifs avec périodes d’anorexie mentale puis apparition de crises de boulimie sans vomissements puis vomissements, etc…
Il semble de plus en plus pertinent de considérer qu’il y a trouble psychique lorsque la personne est envahie par des pensées autour du poids et de l’alimentation, que sa vie sociale est altérée en rapport direct avec un refus de se nourrir normalement. Ces critères peuvent se retrouver alors chez un plus grand nombre de personnes.
Caractéristiques mentales classiques pour les personnes souffrant de TCA :
- Manque de confiance
- Excès de perfectionnisme
- Excès de contrôle et peur du « lâcher prise »
- Mauvaise image et estime de soi
- Rejet du désir et fort sentiment de culpabilité
- Rejet du désir (et des attributs féminins)
- Dysrégulation émotionnelle
- Méfiance, stratégie de dissimulations…
- Troubles de l’attachement
- Quête identitaire « qui suis-je suis-je ne suis pas anorexique / boulimique ? »)
- …
Quels sont les risques pour la santé ?
Les risques des troubles alimentaires sont :
- Les problèmes liés au potassium (qui diminue lors des vomissements ou s’il y a une prise de laxatifs) : l’arrêt cardiaque survient parfois sans prévenir (morts subites).
- Les problèmes liés à l’amaigrissement : atteinte du foie, baisse dramatique du rythme cardiaque, épuisement, baisses de tension avec malaises, ostéoporose avec fractures spontanées, etc…
- Les problèmes dentaires liés aux vomissements ou à la dénutrition, les saignements digestifs…
- Les problèmes psychiques tels que la dépression liée parfois à la dénutrition et qui peut s’améliorer lorsque la personne reprend du poids. Les tentatives de suicide ne sont pas rares et le suicide est une cause importante de décès.
Comprendre…
Les réactions de l’entourage sont souvent les mêmes que celles des proches de personnes alcooliques ou toxicomanes : elles ne comprennent pas le maintien de cette conduite, essaient d’argumenter jusqu’au conflit sur l’absurdité du comportement, excluent souvent la personne en souffrance.
Vouloir par exemple qu’une anorexique remange et reprenne du poids en peu de temps, c’est comme essayer de faire sevrer un fumeur du jour au lendemain !
Les troubles alimentaires sont l’expression d’un mal-être qui dépasse de loin la simple volonté de maigrir ou la difficulté de construire son rapport à la nourriture. Ils sont bien souvent le symptôme d’une souffrance réelle, qui ne peut s’exprimer autrement. Dans la plupart des cas, le trouble survient suite à un élément « déclencheur », le plus souvent un traumatisme.
Les TCA enferment dans une souffrance solitaire dont il est très difficile de sortir sans l’aide de spécialistes. Ils nécessitent une approche qui soit à la fois nutritionnelle, comportementale et psychologique.
Pour aller plus loin