Grossesse et TCA Sabrina Palumbo

TCA : désir de grossesse et maternité

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Peut-on tomber enceinte avec des TCA ?

Les conséquences d’un poids très bas ou d’une obésité morbide sont une aménorrhée (absence de règles). Dans ce cas il n’est pas possible d’enfanter. Cependant, il y a beaucoup de femmes qui souffrent de TCA (Troubles du Comportement Alimentaire) sans pour autant connaître une aménorrhée. L’occasion de rappeler ici que les TCA ne se voient pas toujours et que beaucoup de femmes qui en souffrent ont une corpulence normale. Vous pouvez donc tomber enceinte même en ayant un TCA. On admet que la fécondité diminue d’environ 90% dans l’anorexie mentale, de 40% en cas de boulimie. Dans la boulimie ce qui limite la grossesse c’est la difficulté d’être en couple…

Grossesse et Troubles du Comportement Alimentaire

En cas de grossesse chez une femme souffrant de troubles alimentaires on constate souvent (deux tiers des cas environ) une diminution des troubles mais les malades n’en ont pas pour autant aucun trouble. Les femmes enceintes qui ont eu un TCA (en « rémission ») peuvent voir réapparaître leurs symptômes : peur de grossir trop, régimes, sentiment d’être trop grosse… Dans tous les cas gardez en tête que les TCA compliquent la grossesse. Un IMC (indice de masse corporelle) trop bas ou des vomissements à répétition augmentent le risque de fausses couches. Les carences affaiblissent le corps, la grossesse devient difficile et douloureuse. La grossesse en cas d’anorexie est une grossesse à risque, les risques de complications sont trois fois plus élevés que chez une femme sans TCA. Si l’enfant vient à naître il faut savoir qu’une femme souffrant de TCA a plus de risque de développer des comportements restrictifs pour elle et son enfant dans les trois premières années : l’enfant risque donc d’avoir plus de problèmes alimentaires que les autres.

La priorité c’est de se faire aider et guérir…

Les rechutes sont finalement plutôt rares lorsqu’on guérit. Mais voilà, le problème c’est qu’on oublie trop souvent que le rétablissement prend du temps. Le hic avec les TCA c’est qu’on peut se croire guérie alors que nous sommes encore très fragiles et que l’IMC est encore assez bas par exemple. Dans ce cas, la grossesse et les bouleversements qu’elle entraîne aura vite fait de nous faire renouer avec des comportements délétères…

Lorsque j’étais présidente d’association ou à présent en coaching j’ai pu parler à plusieurs femmes qui ont décidé d’avoir un enfant malgré leur TCA ou parce qu’elles se croyaient guéries. Elles disent toutes l’énorme difficulté à vivre avec un TCA alors que l’enfant est là. Bien sûr elles n’en culpabilisent que davantage. C’est déjà tellement compliqué à vivre quand on n’a pas d’enfant !

Le risque zéro de rechute n’existe pas mais personnellement je voulais me sentir suffisamment solide pour envisager une grossesse. Pour une ancienne anorexique rien que l’idée de prendre 12 à 20 kilos en quelques mois c’est déjà un petit peu compliqué. Tout enfant qui nait est en droit de souhaiter avoir une maman en bonne santé. J’ai toujours préféré mettre le paquet sur ma guérison que de vouloir aller trop vite. Je ne me donne pas en exemple et il n’y a pas de jugement : « tout est possible » et puis le fait d’avoir un enfant peut aussi être une source de motivation pour guérir (mais parlons vrai, parfois cela ne suffit pas et il ne faut pas espérer guérir « grâce » à une grossesse…).

Même dans l’entourage beaucoup pensent qu’on est guérie car on mange mieux mais c’est surtout pour nourrir bébé. Mais pour ma part je sais très bien que je n’en ai pas fini avec les tca et je me demande si un jour j’en serais libérée (Perle D.)

Conseils

Si vous vivez une grossesse alors que vous souffrez de TCA faites vous accompagner par un médecin et un nutritionniste qui vous aideront à vous alimenter au mieux et à limiter le risque de carences très mauvaises pour vous comme pour votre enfant. Si vous êtes sous alimentée, il y a de grandes chances que votre bébé naisse avec des difficultés à se nourrir.

Coralie Degradot : l’arrivée d’un enfant comme levier

Ainsi que mon amie Sabrina l’a très bien expliqué : la priorité c’est de guérir.

Les jeunes femmes que j’accompagne me le partagent souvent : d’une certaine façon elles espèrent qu’une grossesse les aidera à sortir des TCA.

Elles me demandent souvent comment cela c’est passé pour moi.

Ce que mon expérience m’a appris, c’est que si effectivement les symptômes peuvent être moins forts durant la grossesse, l’arrivée d’un enfant ne sera pas le « remède magique » grâce auquel la maladie partira.

En revanche, un enfant est un levier puissant pour parcourir le chemin, souvent inconfortable, qui mène à la guérison.

Ce que j’entends souvent dans mes accompagnements, et c’est fort compréhensible, c’est une grande culpabilité chez les parents qui vivent avec des troubles alimentaires.

Mon enfant sera-t-il comme moi ? S’il ne me voit pas manger, que va-t-il croire ? S’il me voit « criser » que va-t-il penser de moi ? Vais-je le dégouter autant que je me dégoute ?

Ce dont je suis convaincue c’est que nos enfants nous aiment telles que nous sommes. Ils ne posent pas tant de questions.

Je partage souvent mon expérience sur le sujet

J’ai vécu 17 ans avec l’anorexie. Je suis maman d’un petit garçon qui va à l’école primaire.

Avant ma grossesse j’étais en « rémission » : plus de restriction du tout. Une alimentation variée et une gourmandise assumée. Depuis plusieurs années je tenais un poids stable très au-dessus de ce qui m’étais acceptable à une époque.

Toutefois je me sentais encore fragile.

C’est pour ça que j’utilise le terme de « rémission » et non de « guérison ».

Pendant ma grossesse j’ai pris 30 kilos. Oui, c’est beaucoup. Pas parce que je me suis jetée sur la nourriture mais parce que mon corps a rencontré quelques difficultés hormonales.

Détail important : on l’a su après. C’est à dire que plus je grossissais, plus j’avais à gérer des remarques parfois dures sur le fait que je me lâchais trop sur la nourriture.

A leur décharge, ils n’imaginaient pas ce que je vivais quelques années auparavant.

En tous cas, tant que j’étais enceinte, moi, ça ne m’a pas du tout perturbée.

J’avais un ventre tellement énorme et tendu que je ne percevais plus le reste de mon corps.

Puis j’ai accouché. Là ça a été une toute autre histoire.

Pour vous la faire courte : j’ai vécu la rechute la plus violente de ma vie.

Mon fils, son petit sourire, ses yeux pétillants de bébé qui découvre le monde et la beauté de la vie, a été l’élément essentiel qui m’a permis de me lancer dans un accompagnement psy par une personne spécialisée dans les TCA.

Ça n’a pas été simple. J’aurais aimée être mieux accompagnée pendant ma grossesse. Peut-être aurais-je moins souffert ensuite.

En tous cas cette rechute a été la dernière. Et ça fait bien longtemps maintenant que je ne suis plus fragile.

Si la grossesse n’est pas la réponse miraculeuse qui mettra fin aux souffrances intérieures, elle est une occasion de revenir à Soi dans un contexte plus doux.

Soutien psychologique et psychocorporel

L’accompagnement psy (quelque soit la suite, prenez ce qui vous convient) et nutritionnel sont essentiels. Les changements du corps sont importants et peuvent être mal vécus par certaines personnes.

Mais aussi, en plus de ces deux approches, un accompagnement psychocorporel.

C’est une fantastique ressource pour revenir à Soi, au corps, à la présence, au ressenti.

Re-percevoir ses contours, se reconnecter aux sensations de la vie en Soi (celle de l’enfant porté mais aussi la sienne propre).

Revenir dans les sensations, les envies, le respect, l’amour de Soi.

Se projeter dans un futur doux, joyeux, entrer en contact avec ses valeurs, mobiliser ses ressources pour vivre chaque jour différemment et porter un autre regard sur soi.

Autant d’axes possibles, prit doucement à partir de là où on part, pour ainsi se préparer à entretenir une relation à Soi un peu plus bienveillante après la naissance.

Sans perfection, sans idéal, en confiance et avec patience face à tout ce qui se présente.

Tout cela est possible. Ce sont les premiers pas qui comptent (pas que le premier soyons honnête ;)) et qui lancent une dynamique qui change la vie.

La naissance d’un petit Être comme occasion de renaissance à Soi.

Article co-écrit avec Coralie Degradot, Sophrologue spécialisée dans l’accompagnement des Troubles du Comportement Alimentaire

Conseil de lecture : « J’ai un enfant et je souffre d’un trouble alimentaire« 

Sabrina Palumbo-Gassner

Coach certifiée ACT thérapeute, pair-aidante  et secouriste en santé mentale, auteure et consultante

Membre de l’Association Francophone pour une Science Comportementale et Contextuelle

Marraine des associations Solidarité Anorexie Boulimie

Co-créatrice Koala Family

www.corps-et-ame-en-eveil.com

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