“12 jours” : film réalisé par Raymond Depardon

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Mon retour sur le film “12 jours” de Raymond Depardon et une réflexion autour du “primum non nocere” de l’éthique médicale (parler aussi des “soins” qui laissent des traces est dans l’intérêt de tous (patients et soignants) 

Ciné-débat autour du film « 12 jours » de Raymond Depardon

Mercredi 29 novembre est sorti le film-documentaire « 12 jours » de Raymond Depardon. Le réalisateur se penche dans ce docu sur une thématique psychiatrique pas simple : la confrontation des patients hospitalisés sous contrainte à l’institution judiciaire.

J’avais vu des images poignantes…

Humanité

J’ai découvert les « héros » du film (dix patients montrés par Depardon sur 72 de filmés) : touchants d’humanité, une souffrance visible, le besoin de parler…

L’audience devant le juge des libertés réunit deux mondes. Celui des juges (rationnels, ils sont chargés de vérifier que la privation de liberté se justifie bien au regard des troubles et de la dangerosité supposée) et celui des personnes internées (des personnes « cabossées »…)

Soins sous contrainte

Le regard souvent fixe, une pensée tortueuse, leur parole est parfois difficile à traduire/à porter. Ici, s’ils expriment leur désaccord face à la mesure, leurs besoins, une certaine incompréhension aussi, ils sont néanmoins plus conciliants que ce que l’on pourrait imaginer : ils finissent par accepter la décision (dans le film le/la juge autorise le maintien pour tous) et paraissent plus « résignés » qu’autre chose.

Celui qui sort en lançant un dernier « Merci de votre abus de pouvoir » fait sourire. Si ce n’était pas dit sur fond de souffrance…

Une invitation au débat et à repenser la psychiatrie

Le film soulève de nombreuses questions et a le mérite d’inviter au débat. Je suis même d’accord avec une amie qui pense qu’« il est indispensable que ce film soit suivi d’un débat ! ».

Certainement que si l’on ne connaît pas le fonctionnement des institutions, ce qui se passe au niveau des différentes juridictions, les préoccupations des soignants, celles des juges et magistrats, on passe à côté de beaucoup de choses… Pour ma part je trouve que c’est bien de s’intéresser au sujet, et puis d’aller plus loin. La question des droits fondamentaux et de la privation de libertés ne laissera personne indifférent !

Les méthodes de dernier recours : peut-on parler de soins ?

Après le film j’ai un peu cogité sur mon petit cas personnel. Si je ne conteste pas le fait d’avoir dû m’hospitaliser j’ai tout de même fait recours pour les conditions et méthodes employées (peut-on parler de « soins » quand on met dix ans à se reconstruire et qu’on songe à se foutre en l’air plutôt après ça que avant ou pendant…). J’aimerais éviter cela à d’autres.

Ce dont je me suis souvenue c’est de ma rencontre avec une cousine très peu de temps avant mon hospitalisation en psychiatrie générale. Si elle n’était pas décédée elle vous aurait parlé de mon sourire rien qu’à l’idée de « souffler » par rapport à mes troubles (l’anorexie-boulimie). J’attendais ce séjour…

Je ne suis restée qu’une semaine dans le service, cela s’est mal passé. Privée de mes « crises » je pétais un câble comme on dit et j’étais très agitée au moment des repas. Ne supportant pas l’enfermement je suis aussi sortie du service sans autorisation pour aller boire un café sur la petite place à côté de l’hôpital puis revenir quelques heures plus tard. Je pesais alors une trentaine (peut-être 35) de kilos pour 1,62m. J’ai été transférée, les médecins et mon père ont signé l’HDT pour « cause de péril imminent ».

Les lois peuvent aider à faire évoluer les pratiques

Au moment de mon internement les patients ne passaient pas devant le juge. Le psychiatre de l’époque avait fini par me rappeler suite à un courrier que je lui avais adressé il y a quelques années. C’est gentil à lui, mais au final je n’ai toujours pas très bien compris les raisons de ce maintien longue durée dans des conditions d’isolement, en ayant repris du poids et alors que je n’avais pas l’intention de me tuer, je n’ai jamais obtenu de vraie réponse là-dessus.

Dans mon dossier au sujet de mon escapade au café il est écrit « fugue et risque de passage à l’acte ». Ce n’est pas comme cela que je voyais les choses, et après ? J’ai tendance à croire que ma parole avait vraiment peu de « poids » à ce moment-là.

Sabrina Palumbo-Gassner

Coach certifiée ACT thérapeute, pair-aidante  et secouriste en santé mentale, auteure et consultante

Membre de l’Association Francophone pour une Science Comportementale et Contextuelle

Marraine des associations Solidarité Anorexie Boulimie

Co-créatrice Koala Family

www.corps-et-ame-en-eveil.com

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Billet paru sur le Blog Comme des fous 

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